Trois ans déjà
Voilà trois ans, je faisais le point sur mon aventure, et je me posais la question de la suite. Il est temps que je vous en donne un aperçu, car il s’est passé des choses.
Avant le confinement, je voyageais pratiquement 3 semaines par mois pour le travail. Dans mon petit deux pièces et demi, j’avais mis le bureau dans ma chambre à coucher. Une chambre de 10m2 à double usage, c’était exigu. Bien sûr, je n’y étais pas souvent, mais quand j’y étais, ça avait tendance à peser.
En 2018, j’ai décidé de faire l’acquisition d’un autre appartement de même taille en ville de Romont. Idéalement situé en face de la gare, au-dessus des commerces, il me servirait de bureau. J’en ai pris possession en août 2019. Bien m’en a pris, puisque dès mars 2020, je me suis retrouvé, comme beaucoup, condamné à ne plus voyager et à tout traiter depuis mon bureau.
Fin 2019, j’ai donc déménagé mon bureau en ville de Romont, et j’ai récupéré donc une chambre à coucher qui en redevenait une à part entière. Dans le même temps, j’ai vendu ma télévision, débarrassé toute ma collection de DVD, sentimentale autant qu’encombrante, dans le secret espoir de rendre mon appartement un peu plus épuré et minimaliste, et de me tourner vers la lecture et la détente plutôt que faire Netflix et les réseaux sociaux.
J’avoue, quelques semaines plus tard, j’achetais un écran rétractable et une projecteur. Mais, plus d’ordinateur à la maison, histoire de ne plus travailler sur milles choses utiles et inutiles jusqu’à pas d’heure tous les soirs.
Inutile de dire que durant le confinement, de sortir de chez moi tous les jours pour me rendre au bureau, et rentrer le soir a été un grand soutien structurel et moral. Sinon, je ne serais plus sorti de chez moi. Bonjour les dégât. Je vis seul, je n’ai pas une vie sociale très développée, les dégâts auraient pu être important.
Sully
Mi-2020, alors que nous avions tous constatés que voyager n’était pas une nécessité absolue, et qu’il était alors possible de négocier de fortement limité le voyage à la fin du confinement, l’envie de reprendre un chien, envie qui germait depuis 15 ans, a fait son chemin. Pendant 6 mois, j’ai réfléchi à la question. J’ai longuement évalué la race la mieux adapté à mes envies et mes besoins. Je me suis formé avec la formation en ligne Esprit Dog Chiot, et le 10 mai 2021, Sully entrait dans ma vie. Non. En vrai, il y est entré dès sa naissance puisque je suis allé le voir très tôt. Mais il est entré chez moi à cette date. Il m’a alors accompagné chaque jour au bureau, puis à la maison. Parfois au co-working de mon employeur.
Mais voilà. Au bureau, j’avais un balcon, et pas de jardin. Bien que je prenais soin de faire de nombreuses balades, Sully ne pouvait sortir pendant que je travaillais. Quant à moi, ce rythme imposé lors du confinement perdait de son intérêt et de son sens. Me rendre tous les jours au bureau, pour revenir le soir à la maison, semblait une bonne idée à une période où j’avais besoin de simplifier ma vie, et d’y remettre de la structure, mais deux ans après, je n’y trouvais plus sens.
Et si j’agrandissais ?
C’est alors que l’idée d’agrandir mon appartement à Siviriez a germé: Ajouter une véranda à la place de la terrasse. Devant ce qui est mon appartement, nous avions à l’époque fait une terrasse de 24m2 en gros gravier. Terrasse que je n’ai jamais beaucoup utilisé, car le gros gravier n’est vraiment pas confortable pour y poser une table et des chaises.
Au départ, je pensais à une simple véranda. Mais dans un contexte d’économie d’énergie, s’eût été une hérésie. J’ai donc repris contact avec l’atelier Kha, l’architecte qui avait travaillé sur notre projet en 2009 et 2010, et je lui ai soumis l’idée. Elle a tout de suite adhéré, et préparé un avant projet.
Au moment de recevoir le devis, j’ai failli faire marche arrière. Ca pique !!! J’ai tout de même décidé d’aller voir la banque et de lui soumettre le projet, et là, surprise: La banque me suit en réhaussant l’hypothèque de la maison. Décision est donc prise: Je me lance dans un projet d’agrandissement de mon appartement.
Mais pourquoi ça pique ?
Comme lors de la construction de la maison, la proposition a été orientée sur l’efficacité énergétique avant tout. Et comme pour la maison, cela a représenté un surcoût non négligeable. 7 baies vitrées triple-vitrage, un puits de lumière, triple vitrage également, un toit végétalisé, le tout sur une surface extérieur de 24m2. Au bord de la terrasse se trouvait une niche à bois de 1m80, qui, une fois l’isolation posée a été transformée en une armoire sur mesure de 1m50 de haut. Du beau travail d’artisan en accord avec le reste de la maison.
Dans la lancée, j’en ai profité pour refaire une nouvelle terrasse devant la véranda, mais pavée cette fois. Des pavés séparés par du sable de quartz qui a l’avantage de durcir en séchant et laisser de passer l’eau le reste du temps. Une recommandation que je fais: Ne pensez pas mettre du gravier pour paver plus tard. Mettez directement des pavés ! Ce n’est pas beaucoup plus cher, et tellement plus confortable. Et soyons fous, j’ai investi dans une pergola bioclimatique automatique, une Winsol So!, qui a l’avantage d’orienter ses lames en suivant le soleil tout au long de la journée, garantissant un éclairage naturel permanent à l’intérieur, tout en permettant de choisir soleil ou ombrage.
J’en ai profité pour refaire également les places de parc devant le couvert à voiture. Du gravier gras à l’origine, j’ai mis des pavés béton filtrant. Quel bonheur. Le gravier gras était une catastrophe. Lorsque c’est mouillé, ça se prend dans les chaussures, dans les pneus, et on en emmène partout: plein le couvert à voiture bien sûr, mais également sur les tapis de la voiture, ou de l’entrée. A fuir absolument.
Economies de chauffage… Encore…
Pour ceux qui ont suivi, l’atelier, qui est plus tard devenu mon appartement, n’était pas dans l’enveloppe Minergie-P de la maison. J’y avais fait poser lors de la transformation en 2012 des radiateurs électriques à rayonnement. J’ai profité de la création de la véranda pour mettre un poêle. Poêle qui m’a été livré en décembre, juste avant noël, même si le reste des travaux avaient été fini en septembre. Depuis que la véranda est terminée, je n’ai pas eu à allumer les radiateurs électriques: la véranda en elle-même, lorsqu’il y a du soleil, me permet de chauffer l’ensemble de l’appartement de manière confortable. Et bien sûr, dès noël, j’ai pu me chauffer au bois. Cet hiver, j’ai du brûler un petit stère jusqu’ici. Que du bonheur.
Circulation de la chaleur
Bien sûr, une véranda peut vite devenir un sauna si l’on ne gère pas la chaleur. Dans ce but, j’avais prévu de mettre un ventilateur oscillant au dessus du poêle. Pourtant avec le recul, j’ai changé de stratégie: Au centre de la véranda, j’ai mis un ventilateur de plafond, à trois vitesses et réversible. L’hiver, aspirant l’air froid du sol pour faire redescendre la chaleur contre les parois, il tournera l’été dans l’autre sens pour distribuer l’air frais en soufflant.
Ma grande table à manger en chêne massif, oui oui, toujours la même depuis 2010, a trouvé sa place dans la véranda, accompagnée de deux fauteuils stressless achetés d’occasion, quant à mon bureau, rapatrié depuis Romont, il a pris place là où ce trouvait cette table, face à la cuisine et derrière mon canapé. Une configuration qui me permet non seulement de regarder la télé en travaillant, mais également d’utiliser ma télévision comme moniteur extra-large. Oui… Parce que entre temps, j’ai revendu mon projecteur et j’ai acheté un écran grand format…. On se refait pas.
Le fameux ventilateur oscillant que j’avais acheté pour mettre au dessus du poêle a trouvé sa place au dessus du bureau, permettant de brasser l’air dans le séjour/cuisine. Cet arrangement m’a permis une très bonne distribution de la température cet hiver. A raison d’une heure de marche après l’allumage d’un feu, la différence a été notable. Et je sais déjà qu’il sera de même cet été, lorsqu’il sera nécessaire de affranchir pour ne pas suffoquer sous la canicule.
Et le jardin dans tout ça ?
Il y a trois ans, j’expliquais mon désir de faire revenir la vie dans mon jardin. J’ai donc en effet séparé le jardin, laissant le robot de tonte à mon locataire sous sa responsabilité, et j’ai arrêté de tondre. Très vite, les graminées, les pissenlits, et d’autres plantes de pâturages on colonisé mon terrain. Ce qui m’a le plus surpris c’est la colonisation des fourmis. Cette année-là, les importantes précipitations semblent avoir forcé les fourmis à construire en surface. J’ai alors vu apparaître des monticules de terre fine, attribuée dans un premier temps à des taupes, avant de me rendre compte que juste sous la surface se trouvaient des centaines de toutes petites larves blanches, très vite prises en charge par des ouvrières lorsque je les ai mises au jour.
L’été avançant, j’ai commencé à voir d’autres plantes, toujours de pâturages, avec de belles fleurs, de belles couleurs. Un jardin en friche, plein de vie et de diversité, comme je l’espérais.
Mais j’avoue… au fil des mois, ou plutôt la deuxième année, j’ai un peu déchanté. D’abord parce que le terrain n’avait plus l’air de rien: des bosses, des trous, des friches. J’ai alors compris l’intérêt d’entretenir un jardin. Puis l’arrivée du chien a bien sûr tout remis en question. Un chien, ça fout le bordel. Et la biodiversité, elle aime pas beaucoup ça.
Côté bassins, j’avais fait un beau projet avec deux bassins et un mini-ruisseau les reliant. Un licenciement inopiné m’a poussé à abandonner avant de commencer. Là aussi, avec le recul, je ne regrette pas, si ce n’est l’argent perdu dans le matériel déjà acheté. Car en y repensant, si on ne les entretiens pas correctement, les bassins ne survivent pas longtemps. Ils auraient été vite insalubres, voire marécageux, car pour être tout à fait honnête avec moi-même, l’entretien du jardin n’a jamais été mon truc. Dur d’être honnête avec soi-même.
Au final, j’ai décidé de faire un compromis: Devant la terrasse, sur environ 120m2, il y aura du gazon. Agréable à l’œil et pour jouer avec le chien. Puis sur le reste, je vais laisser sauvage, avec deux à trois tontes par années. Car cette biodiversité m’a impressionné, et même si elle est dérangée par le chien, elle reste plus importante que sur un gazon quasi-stérile.
Ce sera la dernière partie de mes travaux depuis l’année dernière.
Il est temps de conclure
Bien sûr, l’appartement de Romont a été mis en location. C’est un bon investissement, et lors de son achat, c’était mon but final.
Quant à la véranda, je n’ai aucun regret sur mon investissement. La plus-value sur la maison est sans équivoque. L’économie d’énergie remet en adéquation cet appartement avec le reste de la maison. Et bien sûr, maintenant, j’ai une pièce de plus. J’ai enfin du plaisir à recevoir du monde, ce qui n’était pas le cas avant. Je me réjouis de cet été pour profiter de ma terrasse, à l’ombre de la pergola.